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BOYCOTT PLASTIQUE !

Raison N° 3:
Les bouteilles plastiques, ça contient des polluants et du plastique !

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EN BREF

Outre la possible présence d'hormones œstrogènes, de résidus de médicaments ou de pesticides dans les bouteilles en plastique, 93% des 250 bouteilles testées en 2018 recelaient des microparticules de plastique. Et en changeant d'échelle, c'est encore pire : des centaines de milliers de nanoparticules de plastique par litre d'eau ! Bon, nous ne sommes évidemment pas dans les mêmes problématiques que les eaux polluées et chlorées du robinet mais l'image de pureté véhiculée par le marketing en prend quand même un sacré coup, surtout lorsque la multinationale Nestlé avoue avoir désinfecté en douce, en infraction avec la législation, afin de se débarrasser de bactéries liées aux matières fécales, le dernier scandale de l'eau !

Raison N°3 en détails...

Les bouteilles plastiques contiennent des polluants et des résidus plastiques...

C’est officiel depuis 2018 : l’eau dans la plupart des bouteilles en plastique contient en moyenne 325 microparticules de plastique par litre dont 10,4 particules d'une taille supérieure à 0,10 millimètres. Les chercheurs ont trouvé du polypropylène, du nylon et du polytéréphtalate d'éthylène (PET). "Je pense que cela vient du processus d'embouteillage. Je pense que la plupart du plastique vient de la bouteille elle-même, de son bouchon, du processus industriel d'embouteillage", a expliqué la responsable de l’étude Sherri Mason à l'AFP. Cette étude a duré 3 mois et a été vérifiée par une autre équipe donc le doute n'est plus permis: le plastique est mauvais pour l'eau et la santé !

"Nous ne savons pas encore combien de ces particules atteignent réellement notre circulation sanguine. Beaucoup d'entre elles sont trop grandes pour pénétrer si profondément dans nos corps. Mais si certains étaient assez petits pour traverser l'intestin, il y aurait des inquiétudes concernant l'invasion physique des tissus et la charge chimique associée aux plastiques", a déclaré Rolf Halden, directeur du Centre d'ingénierie de la santé environnementale à l'Arizona State University aux Etats-Unis.

 

Changement d'échelle en Janvier 2024 : des chercheurs de l'université de Columbia (États-Unis) ont réussi (via une technique laser) à affiner les analyses pour passer des microplastiques (moins de 5'000 µm micromètres, soit moins de 5 millimètres) aux nanoplastiques (moins d'un micromètre). Et à cette taille, capable d'atteindre les organes dont le cerveau ou le cœur, ça ne rigole plus ! L'eau des bouteilles en plastique contiendrait ainsi 700 fois plus de particules de plastique qu’estimé ci-dessus ! En moyenne 240’000 fragments de plastique (dont 90% de nanoparticules) détectables par litre d’eau ! Seules quelques marques américaines ont été testées mais il n'y a aucune raison pour que cela ne soit pas extrapolable à toutes les eaux en plastique.

Le plastique est la dernière contamination de l’eau à la mode. Préalablement, il a plutôt été question du Bisphénols A (BPA), perturbateur endocrinien avéré, dans les plastiques des biberons pour nourrissons (chauffés au micro-ondes) ou les grandes bouteilles en polycarbonate (polymère issu de la polycondensation du BPA) des bureaux, ces absurdes bonbonnes à eau plus ou moins bien entretenues et donc contaminées par les bactéries…

La France a courageusement interdit le BPA (mais pas les micro-ondes) de tous les contenants alimentaires depuis 2015 mais il n’en va pas de même partout : l’Union européenne ou la Suisse continuent d’autoriser le BPA avec des limites de migration de 0,6 mg/kg. De fait, comme l’écrit avec raison l’administration suisse, rien ne prouve que les alternatives sont forcément meilleures.

Des plastiques durs sans BPA pourraient ainsi rejeter des oestrogènes synthétiques encore plus mauvais. Ce serait notamment le cas du polyester Tritan (incorrectement orthographié Titran sur un site de bonbonnes…). Le PET est utilisé par certains embouteilleurs, mais seuls les codes plastiques 2 (PEHD), 4 (PEBD) et 5 (PP) seraient sans danger (dans l’état actuel des connaissances). Le code 7 comprend tous les autres types de plastique, existants ou encore à inventer.

Restons toutefois honnête : sur une échelle de nocivité, le plastique PET (code 1) est certainement moins problématique que le chlore de l’eau du robinet ! Reste que tout cela jette un froid sur les promesses de « pureté » du marketing des embouteilleurs… et que l’on peut facilement se débarrasser du chlore chez soi via un filtre performant, ce qui ne sera pas le cas du plastique…

… ou des autres micropolluants car la liste continue ! En avril 2013, le magazine 60 Millions de consommateurs révélait la présence de résidus de médicaments (tamoxifène, buflomédil et naftidrofuryl pour les intimes) ou de désherbants interdits depuis 2001... Les valeurs étaient certes moindres que dans l'eau du robinet mais ces saloperies étaient quand même présentes.

Encore un peu plus tôt, des toxicologues de l'Université Goethe de Francfort ont mis en évidence la présence d'hormones œstrogènes dans les bouteilles en plastique en analysant une vingtaine d'eaux minérales. Les résultats ont été publiés dans la revue Environmental Science and Pollution Research le 10 mars 2009.

Du point de vue hormonal, dans 12 des 20 eaux minérales testées, l'eau analysée présentait une qualité équivalente à celle des eaux usées en station d'épuration! Et la cause en reviendrait à l'emballage plastique (PET - Polyéthylène Téréphtalate) puisque les eaux minérales en bouteilles de verre contenaient des taux deux fois moins élevés (mais en contenaient donc quand même!)

A moins que cela ne soit dû à l'antimoine - de son petit nom trioxyde d'antimoine (Sb2O3) classé comme possiblement cancérigène - utilisé comme catalyseur lors de la fabrication du PET ? En 2006, des géochimistes allemands ont révélé la présence d'antimoine dans 45 marques d'eaux minérales européennes dont 9 françaises. Et plus le temps de stockage est long, plus la concentration en antimoine est importante: une eau minérale allemande est ainsi passée de 3,8 ng/L à 626 ng/L (165 fois plus!) en trois mois de stockage à température ambiante! Rappelons quand même que la norme européenne autorise 5 microgrammes par litre...

Que les œstrogènes proviennent des bouteilles plastiques, de l'antimoine ou des résidus de médicaments (pilules contraceptives notamment), les conséquences sont les mêmes. Dans les rivières, les scientifiques notent une féminisation des poissons des rivières avec pour résultat une moindre fertilité des mâles. Et chez l'homme ? Aucun lien officiel n'a encore été établi mais les études montrent que 15% des couples sont stériles et que le nombre de spermatozoïdes chez l'homme a été divisé par deux en l'espace de 50 ans...


Bref, que du bonheur et peu importe finalement que l’étude sur les œstrogènes ait été critiquée : pas grand-chose dans notre environnement n’échappe malheureusement de nos jours à la chimie lourde. N'en déplaise au Directeur de l'ARS Occitanie qui, en octobre 2023, dans un mail interne, recommandait de boire de l'eau en bouteille, il serait très surprenant de ne trouver aucune trace de perfluorés PFAS dans les eaux plastiques. Bref bref, il est absurde d’attendre d’une eau « emplastiquée » de la pureté, de toute manière illusoire puisque la molécule H2O seule n’existe jamais !

De fait, le 30 janvier 2024, nous apprenions que Nestlé - le leader mondial de l'embouteillage avec 70 marques - avait, en douce, ponctuellement désinfecté certaines de ses eaux à coup de charbon actif et/ou ultraviolets, procédés interdits par la rigoureuse législation sur les eaux minérales naturelles. Les marques Contrex, Hépar, Perrier, St-Yorre, Vittel ou Henniez en Suisse ont été citées mais 30% des marques françaises d’eau de source et d’eau minérale seraient concernées. Eh oui, la pollution des sources est galopante et les pouvoirs publics ont tout intérêt à faire profil bas. Prévenus dès 2021, ils auraient ainsi plutôt travaillé à modifier en douce la législation… afin de préserver le marketing de la pureté et les emplois !

 

Le malaise a pris une autre tournure le 4 avril 2024 lorsqu'une enquête conjointe France Info et Le Monde, révélait que les traitements interdits étaient dû notamment à une contamination aux matières fécales dans toutes les eaux Nestlé embouteillées en France. Il y aurait ainsi une morale : Nestlé serait dans la merde parce que ses eaux baigneraient littéralement dans la merde ?

Le rapport de l'ANSES de mi-octobre 2023 pointe également la présence de contaminants chimiques, de micropolluants, de pesticides et notamment les "polluants éternels" PFAS dont la concentration peut, pour certains captages, "dépasser 0,1 microgrammes par litre", c’est-à-dire le seuil réglementaire pour l’eau minérale naturelle. Bref, une pollution quasi généralisée des sources !

Côté impact du plastique sur l’eau, nous ne sommes en outre pas au bout de nos surprises, notamment pour des bouteilles entreposées au soleil ou dans des endroits chauds, poussiéreux ou à proximité de sources de pollution toxiques (le garage par exemple). Il est ainsi très peu recommandable de laisser une bouteille d'eau dans une voiture en plein soleil... et autrement plus recommandable d’éviter toutes ces tracasseries et de partir plutôt sur l’eau du robinet « potable » pour la filtrer (via osmose inverse si l’on a vraiment peur des polluants) et la redynamiser correctement. Voilà comment être sûr de la qualité de son eau et au passage préserver la planète.

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Raison N°4 : Le plastique renferme des eaux trop minéralisées...

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